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Lysanne Richard s’élance à Alma pour les causes qui l’interpellent

Pendant quelques dizaines de minutes, le temps que la plongeuse de haut vol Lysanne Richard s’installe sur la plateforme d’une nacelle de construction haussée à 22 mètres au-dessus des eaux de la baie de la Dam-en-Terre, la plage festive est devenue silencieuse. Après avoir reçu le feu vert des plongeurs qui s’assurent que tout soit sécuritaire et salué la foule, la toute menue athlète s’est élancée pour un double saut avant avec une vrille et demie. Un bref instant où tout le monde a retenu son souffle, évitant de cligner des yeux pour ne pas rater la prestation.

Dès qu’elle est ressortie de l’eau avec un grand sourire, un tonnerre d’applaudissements a salué son exploit, pendant que d’autres essuyaient quelques larmes d’émotions. La tension palpable s’était relâchée d’un coup devant l’heureux dénouement.

Pour la spécialiste du plongeon de haut vol, ce saut devant public dans sa région natale était tout de même une première pour elle. Car en plus de l’habituel cortège de photographes, de drones, des représentants de ses partenariats et de son équipe de soutien qui veille à ce que tout se passe de façon sécuritaire, des centaines de spectateurs s’étaient massés sur la plage ou sur des bateaux pour assister à cette première. Ses deux plus jeunes enfants. Éli et Flavie étaient aussi présents pour voir leur mère s’élancer de la plateforme. «C’est vrai que je suis plus nerveuse quand j’ai des proches qui sont là, a-t-elle admis avant de se rendre sur la plateforme. Un groupe nombreux, ça me stresse moins que certains proches!» 

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Entourée d’admirateurs dès sa sortie sur la plage, elle a indiqué que tout s’était bien déroulé et les conditions étaient idéales. « C’est le fun parce que la plage est faite comme un amphithéâtre et tout le monde peut voir sans problème. » La plongeuse a pu exécuter son saut tout près du public, puisque la plage descend abruptement. Pour Lysanne, s’associer à la jeune entreprise jeannoise Solem, spécialisée dans la vente de serviettes de microfibre de suède, lui a plu parce que comme elle, les deux copropriétaires, Marie-Hélène Doucet et Mylène Lessard, n’ont pas eu peur de plonger ensemble dans l’océan parfois vertigineux des affaires pour réaliser leur projet. De plus, c’est à Alma qu’elle a fait ses débuts en plongeon. C’était faire une pierre deux coups. 

Mais aussi, elle souligne qu’elle souhaitait dénicher une entreprise québécoise œuvrant dans le domaine des serviettes. « J’ai trois besoins (en plongeon) : wetsuit, maillot et serviette. J’avais hâte de trouver les bons partenaires dans ce domaine. Le produit est super beau et quand on a communiqué ensemble, les filles étaient géniales. C’est formidable que ça donne une belle collaboration comme ça. »

D’ailleurs, la plongeuse native du Saguenay a eu droit, elle aussi, à une serviette de prestige à son effigie. Réalisée à partir d’une photo où elle plonge en Suisse, on peut aussi y lire le titre de sa biographie, « Toujours plus haut », qu’elle a bonifié en ajoutant « Avec passion. Se sentir en vie ». L’athlète souhaite d’ailleurs que ce leitmotiv inspire les gens qui en feront l’acquisition.

Plus de causes...

Parlant de projets, ils ne manquent pas pour la plongeuse de haut vol qui, il y a dix jours à peine, a fracassé un record canadien féminin en plongeant d’une nacelle, à une hauteur de 26 mètres. Ça se passait à Cap-à-l’Aigle, dans la région de Charlevoix, là aussi au profit d’une bonne cause. « Quand on devient dans le créatif, il y a tellement de possibilités incroyables. C’est comme si la vie me disait que c’était le bon choix de prioriser les projets au lieu des compétitions. Ça me ressemble plus et pour moi, ça me parle plus de passer un message pour une cause. Comme le record (du début juillet), c’était pour mettre en valeur la cause de la Croisière des Alizés, un organisme qui vient en aide aux jeunes filles qui ont vécu des troubles alimentaires et qui leur redonne confiance par la voile, notamment.

« Je souhaite m’associer à des causes parce qu’un plongeon de haut vol, c’est comme un minispectacle. Ça fait vivre des émotions et ça attire l’attention. Ça peut être hyper porteur de messages et de le faire avec Solem, c’est formidable. C’est le message que les filles se sont lancé en entreprise et moi, le travail d’équipe, c’est une valeur qui me touche. Et, pour moi, être à la rencontre des gens d’ici, c’est quelque chose qui me touche aussi beaucoup. D’ailleurs aujourd’hui, c’est ce qui est particulier. Je suis devant public, au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Quand on avait fait le plongeon dans le fjord (à Tableau en septembre 2020), il n’y avait pas de spectateurs », rappelle celle qui rêve d’une tournée au Saguenay-Lac-Saint-Jean. «Peut-être l’an prochain!», lance-t-elle, les yeux pétillants.

...Moins de compétitions

Pour l’instant, la Saguenéenne d’origine se consacre à ses nombreux projets spectaculaires. Outre le saut à partir d’une montgolfière en vol dans le cadre de l’International de montgolfières à Saint-Jean-sur-Richelieu en août, elle a toujours en tête celui d’un plongeon à partir d’un hélicoptère. Trois sauts périlleux réalisés au cours des derniers mois ont été soumis à l’organisation du Guinness World Records et des réponses sont attendues sous peu. Dans le cas du premier plongeon effectué en synchronisme avec Yves Milord à partir de la plateforme du Centre sportif du Parc olympique de Montréal, il a fallu reformuler la demande. 

«Mais pour celui de mars, on est très optimiste et on devrait recevoir la réponse bientôt», a-t-elle indiqué en parlant de son saut avec Yves Milord à partir d’une plateforme de 22 mètres dans un trou percé dans la glace d’une ancienne carrière remplie d’eau dans la région de Thetford.

Quant au projet de compétitions nationales de plongeon de haut vol à partir du site de Tableau, près de Sainte-Rose-du-Nord, il est toujours dans les plans. Le projet de Pierre Lavoie et son équipe a reçu l’appui de Plongeon Canada et le site a passé le test haut la main en septembre dernier. Mais comme bien des choses, la pandémie a incité à reporter le projet à l’an prochain.

Pour ce qui est de son retour sur le circuit de compétitions international, elle se laisse du temps. «Je ne suis pas dans l’urgence de décider. Je suis contente que ma porte soit encore ouverte. Je risque d’y aller de temps en temps, mais c’est sûr que je ne ferai plus d’année comme plongeuse régulière.»